Le Bulletin de l’APM

Volume VI, numéro 2, automne 2016

Les archives continuent de s'enrichir de nouveaux documents. Notre archiviste Denis Lessard vient de compléter le traitement du fonds M.D. (APM21). Cette étudiante des années 1950-1960 a légué une abondante correspondance avec sa mère et avec son amie S.P., ainsi que plusieurs carnets de notes de lecture. Le fonds Aimée Bouchard-Bérubé (1870-1949, APM46,) a été traité et la notice peut être consultée sur notre site. Il s'agit du journal d'une couturière du Bas-du-Fleuve. Nous avons aussi accueilli le journal d'Alexandra Bouchard (1962-1992, APM50), du Lac Saint-Jean, accompagné de cahiers de chansons, de dessins et de travaux scolaires de 1926-1929.

Des dépositaires continuent d'ajouter à leur fonds déjà créé. Des fonds qui, au début, ne contenaient qu'un journal, renferment maintenant de la correspondance, alors que d'autres s'enrichissent des écrits de membres de la famille et deviennent des fonds consacrés à une famille plutôt qu'à un seul individu.

Les Archives Passe-Mémoire s'uniront aux fêtes du 375e anniversaire de la ville de Montréal. Les lectures d'archives du 9 juin 2017, qui célèbrent la Journée internationale des archives, porteront sur quelques grands événements qui ont secoué Montréal et dont on retrouve l'écho dans les documents déposés aux APM.

De plus, les Archives Passe-Mémoire sont fières de s'associer aux activités organisées par la Société des célébrations du 375e en marrainant l'exposition « 'Lutter c'est vivre'!!! Éva Circé-Côté, libre penseuse montréalaise : une vie, des histoires à raconter, une œuvre vivante toujours d’actualité » à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce, en décembre 2017. L’exposition, conçue par Danaé Michaud-Mastoras, sera réalisée grâce à la contribution de la Ville de Montréal et du gouvernement du Québec. On y exposera des lettres, des photos ainsi que des tableaux de Circé-Côté et des enregistrements sonores qui rappelleront ses principales réalisations.

http://www.375mtl.com/programmation/lutter-cest-vivre-eva-circe-cote-139/.

 

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LIRE OU ÉCRIRE ?

Quand on tient un journal, la question se pose souvent. On veut raconter sa journée, organiser sur papier ses impressions sur ce qui s'est passé, mais la tentation est là de prendre un livre car lire est tellement plus facile que de saisir son stylo et son cahier et d'aligner des phrases.

Le temps consacré à la lecture serait donc un temps volé à l'écriture. Le vol est néanmoins fructueux. Si l'on a parfois l'impression qu'au lieu de tenir un livre ou une liseuse dans ses mains, on devrait plutôt s'emparer d'un stylo ou taper sur un clavier, - car la lecture est plus passive et aligner des phrases n'est pas toujours facile – il faut se rappeler que l'écriture se nourrit des lectures, de leur style et de leurs thèmes. On y retrouve des guides, des maitres, des thérapeutes ou simplement des distractions, des inspirations, en plus du grand plaisir de se faire raconter des histoires, de partager une émotion mieux exprimée par les poètes que par les diaristes. Pas toujours cependant : certaines personnes tiennent un journal en stylistes, alors que la plupart laissent venir en vrac leurs émotions et leur récit d'événements quotidiens ou sortis de l'ordinaire.

Les lectures accompagnent la vie de certaines personnes depuis qu'elles savent lire : avec la comtesse de Ségur, Tintin ou Martine, plus tard avec les romans d'amour et d'aventure, l'habitude s'est prise et les auteurs et leurs personnages en sont venus à faire partie de notre vie. On lit partout : dans les salles d'attente, dans un certain fauteuil, dans le métro, debout à l'arrêt d'autobus. J'ai un ami qui se paie trois heures de lecture trois fois par semaine pendant son traitement de dialyse. Le livre se présente encore sur papier, entre deux couvertures, comme depuis des siècles, mais en voyage ou au lit plusieurs personnes optent pour une liseuse dans laquelle se cachera toute une bibliothèque.

On peut lire en solitaire et garder pour soi les réflexions que suscite, par exemple, un livre d'Hubert Aquin, mais le plus souvent on veut en parler, communiquer le bonheur d'une phrase ou critiquer une prise de position qui nous choque. Le journal ou les lettres renferment des références à ce qui nous frappe, nous ravit, dans Gabrielle Roy ou dans Michel Tremblay. La lecture est un bonheur sur lequel on réfléchit après coup et qu'on veut partager. Dans les fonds des Archives Passe-Mémoire, on trouve des allusions à plusieurs œuvres littéraires. Les personnes qui tiennent un journal personnel aiment lire ceux des autres : les noms d'André Gide et de Julien Greene reviennent dans le journal de Thomas Salomon, de Guy Brunelle.

On ne peut pas comparer le bonheur de lire à celui d'écrire car chacun appartient à une catégorie différente de plaisir, mais l'un n'exclut pas l'autre, au contraire, chacun se nourrit mutuellement et la mémoire de nos lectures s'insinue dans nos écrits.

Au lieu de lire ou écrire, c'est plutôt lire donc écrire.

CITATIONS :

« Je suis à lire Terre des hommes de Saint-Exupéry. Quel bouquin! Je le déguste page par page, lentement, et je crois que je réussis assez bien à communiquer avec cet univers philosophique – sagesse – et poétique... Fraternité, solidarité dans le travail, poésie tendre et si humaine  ». Florilège, APM45, 18 sept. 1972.

« On ne devrait pas être prévenus de la beauté des chefs-d'oeuvre. Ça diminue la joie qu'on a de les découvrir. Ça vieillit leur jeunesse éternelle ». « La Princesse de Clèves. Madame de LaFayette », M.D., APM21, 1957.

« Dans mes petits matins 'chenevertiens', [Gabrielle Roy] ouvre une clairière et mes pas sont éclairés un moment, une heure par jour ». Pagesy, APM14, 2 décembre 1997.

 

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COMPTES-RENDUS

de fonds déposés aux APM

APM 46 Aimée BOUCHARD-BÉRUBÉ

     Dans la région de Kamouraska, Aimée Bouchard a 22 ans quand elle entreprend de tenir un journal dans lequel elle raconte les événements quotidiens, les étapes du calendrier, les anniversaires, les offices religieux, les visites et les veillées, le passage du quêteux, les soirées musicales où elle accompagne le violoniste au piano, et aussi ce qui se rattache à son métier de couturière, de l'achat d'une machine à coudre aux confections pour ses clientes. Le journal d'Aimée ne fait pas état de ses sentiments ou de ses émotions, mais on y trouve des descriptions d'une époque où, dans une société rurale, régnait la débrouillardise. Ainsi on apprend quelques remèdes domestiques : pour le soulagement presque immédiat de grande brûlure, sa mère applique « de la charpie de toile du pays et du poil de chien grillé ». (1er mai 1915).

La vie d'Aimée est agrémentée de veillées, de soirées musicales et dramatiques, et de parties de cartes quand les veilleux viennent « bonjourer », mais les « grands événements » méritent peu de commentaires. Les seules allusions à la Guerre de 14 surviennent lorsqu'en novembre 1914 elle quête, dans son petit village, pour les enfants belges; quand en novembre 1915, une voiture est frappée par un train de soldats; et quand, un 11 novembre 1918, l'armistice est simplement mentionnée. L'épidémie d'influenza, en octobre 1918, touche beaucoup plus directement la narratrice qui n'y échappe pas et doit se faire soigner chez ses parents.

Elle est très discrète sur ses fréquentations, cependant quelques mois avant son mariage, elle se confie : « je vais faire la jase avec Albert dans la salle et... ». À nous de deviner. Leur mariage fut heureux, en 1932 ils adoptèrent une enfant à la crèche, mais le travail d'Albert était irrégulier et Aimée contribuait à la survie du ménage grâce aux longues heures de couture : robes de mariées ou « du neuf dans du vieux », tard le soir et très tôt le matin, elle reprenait ciseaux et aiguilles. Pour suivre le travail d'Albert, la famille passe neuf mois à Kénogami en 1943 mais doit revenir quand les crises d'asthme d'Albert le force à abandonner. Il décède trois ans plus tard. Le journal se poursuit jusqu'à la fin de 1949, Aimée Bouchard-Bérubé décède en 1963 à 71 ans.

EXTRAITS

« Les paroissiens de St-Philippe offrent à leur curé un capot en chat sauvage, un grand châle de laine et une paire de gants ». 31 décembre 1913.

« 'Notre-Dame de la Protection, protégez-vous', m'écriais-je hier soir à 9:15 hrs, alors qu'un violent tremblement de terre ébranla la maison, au point de jeter par terre pour se casser en mille miettes : une lampe, trois statues, des bols à thé, sucrier, porte-cuiller etc... Quelle nuit terrible ô mon dieu! Avec ses secousses répétées plus ou moins fortes. Papa nous encourageait de son mieux en disant chaque fois : 'Ça doit être la dernière!' Mais ce n'était jamais la dernière puisque ça continuait encore ». 1er mars 1925.

« Nous faisons l'acquisition d'une laveuse électrique Beatty, tannée que je suis de laver à la planche avec, heureusement, une essoreuse à main placée sur le dossier d'une chaise spéciale c'-a-d assez grande pour y placer une cuve convenablement ». 28 octobre 1933.

« Que c'est fatiguant d'être si pauvre! » 6 juin 1946

 

Andrée Lévesque

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DE LA COLLECTION AUTOBIOGRAPHIQUE

     Outre les documents d'archives proprement dits, c'est-à-dire les écrits personnels originaux et inédits, les APM recueillent des écrits dont il existe quelques copies : des mémoires rédigés pour ses petits-enfants par exemple, ou l'histoire d'une vie racontée pour un cercle d'amis, ou encore un livre publié à compte d'auteur. Nous vous en offrons des comptes-rendus au même titre que ceux des fonds d'archives.

Guy BRUNELLE, FSC, Journal, 8 vols, 1988-2012.

     Guy Brunelle est un enseignant et un missionnaire des Frères du Sacré-Coeur. Issu d'une famille rurale et pauvre qui compte plusieurs enfants, il entre au juvénat à 14 ans, au noviciat à 18 ans et poursuit une carrière qui l'amènera à être supérieur de communauté en Afrique de l'Ouest. Il a poursuivit des études à l'École normale, a obtenu une maitrise en littérature et une autre en théologie, et il a écrit sur Julien Greene dont les écrits l'accompagneront toute sa vie. Il a surtout enseigné. D'abord à Vaudreuil et ailleurs au Québec, mais surtout en Afrique. Il a à peine 30 ans lors de son premier stage au Sénégal en 1973. Il en ramène un paludisme dont les crises se répèteront trop souvent pendant des années. Les décennies suivantes verront des allers-retours entre l'Afrique – le Mali, le Burkina Faso, le Cameroun – et le Québec, en réponse aux besoins des jeunes Africains et aux décisions de ses supérieurs.

Dans un journal personnel contenu dans sept cahiers et un récit autobiographique, transcrits à l'ordinateur, le frère Guy relate le parcours d'un homme dont la vie est faite d'obéissance, de dévouement, d'amour de Dieu et de tous les aléas de la vie communautaire. C'est avant tout un croyant et c'est sa foi qui permet de comprendre son engagement aux prix des multiples problèmes de santé physiques et psychiques.

Guy Brunelle est un introspectif impitoyable, en toute simplicité il exprime ses sentiments face aux difficultés de sa vie de religieux ici et en Afrique : compassion, colère, agressivité, sérénité. La vie communautaire n'est pas de tout repos et pose bien des défis aux relations inter-personnelles : rivalités, mesquineries, travaux manuels, sexualité difficile à vivre et à sacrifier, et aussi, plus terre-à-terre, les voyages de grand inconfort et de dangers, les moustiques, et souvent la solitude et l'incompréhension.

Toujours épris de littérature, il lit beaucoup – Maryse Condé pour mieux comprendre les bambaras, Félix Leclerc à qui il doit son « premier amour des lettres », Flaubert dont il enseigne les contes, Senghor dont il enseigne les poèmes, plusieurs livres sur la foi et sur l'Église - et c'est avec bonheur qu'il met sur pied une bibliothèque au Mali, son « pays enchanté ». On n'est pas surpris de ses épisodes de grande fatigue jusqu'à l'épuisement, accompagnés par la tentation du découragement. Pourtant, reste la grande joie des amitiés, le bonheur qu'il tire de son travail et de la reconnaissance des jeunes qu'il a formés.

Cet enseignant qui se trouve des affinités avec le Frère Untel, qui, influencé par le Deuxième Concile du Vatican, préfère une religion axée sur le social plutôt que sur le culte, laisse un témoignage qui échappe peut-être à la compréhension d'un monde sécularisé. Dans notre époque post-révolution tranquille, les hommes et les femmes qui « partaient en mission » ont été oubliés, à moins que ce ne soit pour être associés à des cas d'abus et de pédophilie qui refont surface après des années de silence. Le journal de Guy Brunelle est d'autant plus précieux qu'il offre l'expérience de la vie missionnaire vue de l'intérieur.

Extraits :

Les horreurs du 11 septembre 2001 lui inspirent cette réflexion : « Le monde post-communiste est devenu invivable pour les 2/3 de la planète, pauvreté inacceptable face à l'arrogance et au mépris des riches. Souhaitons que tout cela provoque un sursaut de solidarité aux couleurs de la compassion. Il faudra tisser des liens de confiance qui créeront la fraternité universelle par le respect et l'entraide. Utopie certes, mais si l'on ne circonscrit pas l'utopie pour s'y mettre en marche, alors nous laisserons le champ libre à la violence aveugle ». Journal personnel, 1998-2001, 13 octobre 2011

Souvenir un peu pénible de Saint-Pie : « Un de mes élèves avait triché lors d'un examen surveillé par une collègue. En le corrigeant, j'avaiS à la main un bâtonnet rond (petit indicateur) et tout en le semonçant, je le frappais, à mon sens légèrement, sur le bras. Il portait un chandail à manches longues. Il a eu un « bleu », ce que le père, chef de police, n'apprécia pas du tout. Il téléphona au Directeur le prévenant qu'il viendrait me casser la gueule ». Récit autobiographique, p. 6, 1967-1969.

« L'enseignement demeurera toujours ma patrie professionnelle ». Mon journal lyonnais, 21 décembre 2001.

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VOS LECTURES

Philippe LEJEUNE, Aux Origines du journal intime. Paris, Champion, 2016.

     Le journal intime n'a pas toujours existé et Philippe Lejeune, qu'on a surnommé en France le pape de l'autobiographie, nous amène aux tout début de cette pratique vers 1760 jusqu'en 1815. Avant le milieu du siècle des Lumières, on trouve plutôt des livres de compte, des chroniques, des notes de lecture ou des journaux de voyage, mais on n'écrit à peu près pas sur son intimité. On ne s'imaginait pas qu'on puisse coucher sur papier sa vie intérieure, même si en Angleterre, encouragé par le protestantisme, on le faisait depuis un siècle. Pour trouver matière à son ouvrage, Lejeune est allé puiser directement dans les archives plutôt que de s'appuyer sur les journaux publiés accessibles au public. On retrouve parmi ces inédits quelques personnages notoires comme Restif de la Bretonne, mais surtout des inconnus oubliés dans les archives depuis plus de deux siècles. Ces journaux inédits sont finement analysés, et en partie reproduits dans le texte ou en annexe.

L'auteur procède par thèmes et il convient d'énumérer chaque chapitre pour donner la portée de l'ouvrage : le destinataire, Dieu, le temps, la famille et l'individu, l'éducation, la santé, le deuil, l'amour, le plaisir, l'écriture. Ils sont de longueur inégale selon le nombre de cas invoqués : trois ou quatre textes pour la famille ou l'amour , un seul pour le deuil. Mais quel texte! Un fragment du journal de la femme de lettres Félicité de Genlis rédigé en 1788 après le décès de sa fille de 21 ans morte en couches.

Lejeune a le don de la lecture en sympathie, c'est-à-dire pour comprendre les diaristes en les reportant à leur époque et à leur contexte social. Même ce notaire de l'Isère qui consigne, comme dans un livre de compte, ses actes sexuels seuls ou avec d'autres, donne lieu à des tentatives d'explications et de compréhension, car Lejeune nous fait partager ses interrogations : pourquoi écrire ce genre de comptabilité? Lejeune partage ses hypothèses, ses suppositions, pour admettre, humblement, «  la vérité est peut-être autre chose encore, à quoi je n'ai pas encore pensé ». Car Lejeune n'affirme jamais ce qu'il ne peut prouver. Et de conclure : « J’arrête là ce périlleux exercice d’épigraphie et d’herméneutique : à défaut d’avoir su se rendre sympathique, Candy a le charme de rester mystérieux ».

L'échantillon des exemples choisis ne peut être que biaisé et reflète la vie de gens instruits, qui ont les loisirs et le talent pour écrire. Lejeune a cependant déniché un fils de maçon, autodidacte, François-Nicolas Noël « diariste épistolier », qui, au sortir de prison en 1794, rédige son journal sous forme de lettres adressées à un « Cher ami » fictif.

Pour ces manuscrits qui ont survécu, les hommes dominent nettement, probablement parce que leurs écrits étaient considérés plus dignes d'être conservés. La plus jeune diariste (si l'on exempte Louis XVI qui commence à 11 ans un journal, ou plutôt une courte énumération de ses trophées de chasse), est une jeune fille de seize ans qui, en 1828, confie sa tristesse à son journal qu'elle interpelle à la deuxième personne. On la retrouve dans le chapitre sur « le destinataire ».

On ressent à chaque page l'amour et le respect qu'a Lejeune pour ces carnets, cahiers et feuilles volantes. Il s'attache au paratexte, tout ce qui entoure l'écriture, soit la présentation, la couverture, le papier. Des carnets sont décrits minutieusement : « un petit livret blanc, avec une jolie couverture à carreaux » (Genève, 1772).

Le livre offre quelques illustrations de pages manuscrites, reproduites avec leurs ratures et leurs parenthèses, À la fin de chaque chapitre, une bibliographie sera très utile aux personnes qui veulent approfondir le sujet.

Ce beau livre sera essentiel pour les spécialistes de la période, soit en histoire soit en littérature, mais il saura aussi faire le bonheur des profanes pour qui les écrits personnels demeurent toujours un objet de fascination comme autant de fenêtres sur des personnages et sur leur époque.

Philippe Lejeune a généreusement mis la synopsis de son livre en ligne : http://www.autopacte.org/Origine.html

 

CITATIONS:

« La plus humble, la plus enivrante des magies est celle qui se dégage d’une rencontre avec des écrits d’inconnus. Les grands écrivains n’ont plus guère besoin de nous pour exister. Tandis que trouver des récits, lettres ou journaux d’anonymes, c’est ressusciter des vies qui ne tiennent plus qu’à un fil, ce fil de l’écriture, ténu, obstiné, si personnel, si émouvant. Ces écrits de vie ont besoin de nous ».

« Ce carnet-là est comme une crypte qui attends d'être visitée ».

 

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EN VRAC

Si vous passez par Saint-Jean-Port-Joli, il faut arrêter au Musée de la Mémoire vivante dans le magnifique manoir, reconstruit, de Philippe Aubert de Gaspé. Le Musée recueille des témoignages oraux de gens « ordinaire », surtout des gens de la région, mais n'importe qui peut enregistrer ce qu'elle ou il aimerait dont on se souvienne. On y trouve déjà des centaines de récits. Un catalogue détaillé, par nom, par date, par sujet, de tous les enregistrements sonores et de vidéos aide à s'y retrouver. Faute d'aller dans le Bas-du-Fleuve, vous pouvez naviguer sur le site internet : http://www.memoirevivante.org/SousOnglets/AfficheSousOnglet?SousOngletId=10

Et si vous voyagez en Toscane, vous pouvez visiter le Piccolo museo del diario, le petit musée du journal, fondé en 2013 à Pieve Santo Stefano, tout près des Archives nationale des écrits autobiographiques/Archivo Diaristo Nazionale. https://it.wikipedia.org/wiki/Archivio_Diaristico_Nazionale

Il existe aussi des archives autobiographiques en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Suisse, en Belgique, en Autriche et en Hollande et pour les coordonner, les European Diary Archives and Collections Network (EDAC) a été fondé en juin 2015 à Amsterdam. http://www.edac-eu.eu

Le dernier numéro de La Faute à Rousseau de l'APA, en France, vient d'arriver. Il porte sur le thème de la mer; s'il n'y a pas beaucoup de journaux personnels de marins qui ont autre chose à faire sur leur bateau, la mer est présente dans nombre d'écrits autobiographiques.

En juillet dernier a eu lieu en France une rencontre littéraire avec Philippe Lejeune, fondateur de l'Association pour le patrimoine autobiographique et auteurs de nombreux ouvrages sur la littérature personnelle, et l'auteur d'autofiction Brahim Meiba sur le thème « Écrire sa vie: vérité et fiction ». Je vous recommande la vidéo de cet événement organisé par la maison d'édition Mauconduit: https://www.youtube.com/watch?v=nWIR24RFRKE

Si vous fréquentez les brocantes, pensez aux Archives Passe-Mémoire. Il n'est pas rare de trouver quelques liasses qui gisent, abandonnées, et qui renferment des témoignages dignes d'être conservés.

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Les Archives Passe-Mémoire sont enregistrées comme organisme sans but lucratif. Elles sont soutenues par des bénévoles – sauf pour l’archiviste Denis Lessard – et acceptent les dons. Il nous est cependant impossible de remettre des reçus pour dons déductibles d’impôt pour le moment.

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