Danielle Cuisinier-Dionne est journaliste, réviseure, traductrice, mais avant tout militante, ce qu’elle restera jusqu’à la dernière heure. Elle naît en France en 1921 et immigre au Québec avec ses parents au début des années 1930. À 17 ans, attirée par le Front populaire, coalition politique de gauche, elle retourne en France et adhère aux Jeunesses communistes, marquant ainsi ses débuts dans le militantisme politique. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle fait brièvement l’expérience de la résistance, puis quitte la France occupée pour rentrer à Montréal. Elle y poursuit son engagement politique dans le Parti communiste du Canada, qui la charge, en 1941, de soutenir les ouvrières d’une usine de munitions de Verdun, une cartoucherie de la Defence Industries Limited (DIL) où elle travaille elle-même comme tourneuse. Membre de l’équipe de rédaction du journal communiste La Victoire, elle épouse en 1948 un camarade, Camille Dionne, avec qui elle aura trois enfants. Au début des années 1960, elle coupe les liens avec le Parti communiste et devient membre du Mouvement Souveraineté-Association, qu’elle suivra au sein du Parti québécois.
Dans les années 1970 et 1980, elle s’implique dans le mouvement syndical et réalise la traduction de nombreux textes pour des associations syndicales. Elle y fera la rencontre de nombreux collègues avec qui elle se liera d’amitié. Parmi ceux-ci figurent Léa Roback, Madeleine Parent, Kent Rowley ainsi qu’Ethel et Doug Betts. Pendant de nombreuses années, Cuisinier-Dionne travaillera sur une biographie de Madeleine Parent, mais ce projet ne sera jamais mené à terme. En 1993, elle prend sa retraite comme traductrice de chez Northern Telecom et déménage à Buckingham, où elle poursuit son militantisme. Elle publie dans le journal Haïti Progrès, basé à New York, et s’implique à la Société d’histoire de Buckingham.
En 2005, la Commission des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine de la ville de Gatineau lui décerne un certificat honorifique. Danielle Cuisinier-Dionne décède en 2006. À titre posthume, en 2008, elle est honorée pour son engagement à la Société d’histoire de Buckingham.
Le fonds témoigne de la vie de militante de Danielle Cuisinier-Dionne et ainsi d’une période de l’histoire du syndicalisme au Canada. Plusieurs documents rendent compte de son implication, d’autres témoignent des nombreuses traductions qu’elle a faites pour le mouvement syndical, notamment pour la Confédération des syndicats canadiens, pour les Travailleurs unis du pétrole – ce qui inclut des correspondances autour de la traduction des textes. On y trouve aussi des dossiers sur des grèves dans des compagnies. Certains des documents ne permettent pas de savoir s’ils ont été conservés par Cuisinier-Dionne parce qu'elle a participé aux événements dont ils témoignent ou pour ses recherches personnelles, comme celle sur Madeleine Parent. En effet, le fonds contient plusieurs dossiers sur un projet de biographie : des notes de travail de Danielle Cuisinier-Dionne sur Parent, un dossier de recherche, des chapitres annotés de la biographie non publiée de Parent écrite par Margot Trevelyan et la transcription d’une conversation téléphonique entre Trevelyan et Parent.
Le fonds contient en outre des correspondances de Danielle Cuisinier-Dionne avec, notamment, Madeleine Parent, Margot Trevelyan et Hilda et Abe Feiner, ainsi que quelques lettres de Danielle Cuisinier-Dionne à Andrée Lévesque. Le parcours de militante de Cuisinier-Dionne se manifeste également dans un dossier qui contient quelques-uns de ses articles publiés et des lettres parues dans des journaux, ainsi qu’un autre dossier qui renferme des poèmes qu’elle a écrits et des textes militants pour la paix. On y retrouve aussi des documents sur Les Belles Soirées (conférences offertes à l’Université de Montréal) à l’invitation et en compagnie de Madeleine Parent et de Léa Roback, ainsi que des documents liés à un projet d’Eudice Garmaise, professeure au Collège Dawson, intitulé Living Canadian History, auquel Danielle Cuisinier-Dionne a participé.
Une dernière sous-série est consacrée à Doug et Ethel Betts. Des documents de ce couple ami et compagnon de luttes de Danielle Cuisinier-Dionne se retrouvent dans les archives de cette dernière: des photographies, des textes biographiques, mais aussi des correspondances, entre autres les lettres que Doug Betts a écrites à sa mère alors qu’il était interné à Petawawa.
Le fonds contient les séries suivantes :
APM82, S1 Vie professionnelle
Termes rattachés : syndicalisme, communisme, journalisme
Source du titre composé propre : Titre basé sur le contenu du fonds.
Source immédiate d’acquisition : Le fonds a été offert à Andrée Lévesque par Danielle Cuisinier-Dionne en 2005, puis déposé par Andrée Lévesque aux Archives Passe-Mémoire à l’automne 2024.
Langue des documents : Les documents sont en français et en anglais.
Restrictions à la consultation : Aucune restriction.
Instruments de recherche : Inventaire numérique du fonds sous forme de fichier Excel.
Documents connexes :
Fonds Madeleine Parent
https://archivalcollections.library.mcgill.ca/index.php/madeleine-parent-fonds
Fonds Margot Trevelyan